vendredi 12 juillet 2013

Gaz de schiste : Un « eldorado » économique qui coûte cher à l’environnement :
Bonjour à tous nos lecteurs et bienvenue pour cette nouvelle publication :



Energie bon marché au risque d’une pollution prolongée, le dilemme tourmente actuellement plus que jamais pouvoirs publics, industriels, associations de défense de l’environnement et même consommateurs. C’est en effet le gaz (et pétrole) de schiste qui fait débat : gaz naturel resté prisonnier de la roche-mère, extrêmement profonde, entre 1000 et 3000 mètres, il nécessite des forages horizontaux par fracturation hydraulique, ce qui fait bondir les écologistes. Si les industriels semblent se donner les moyens de leurs ambitions en la matière comme le titre Libération dans son article de ce matin 12 juillet : « Gaz de schiste : des lobbys plein d’énergies », les écologistes leur donnent du fil à retordre sur le sujet, pour l’instant soutenus par le gouvernement Ayrault (du moins par Jean-Marc Ayrault lui-même).


A juste titre, si les retombées économiques restent à définir, l’impact environnemental d’une telle pratique reste inquiétant. De plus, au-delà de l’impact environnemental direct, ce que les associations écologistes craignent, c’est qu’une nouvelle ressource fossile « éventuellement » en abondance, ne vienne encore retarder d’autant une transition vers les énergies renouvelables et propres tant attendue.  

Principale arme d’attaque des pro-gaz de schiste, la crise économique fait largement sa part de travail, dans une période de croissance nulle, de chômage croissant et de balance commerciale négative, les perspectives économiques de l’exploitation du gaz de schiste font tourner la tête de nombreux élus. En 2011, la France a atteint un niveau de dépenses énergétiques record pour 61,4 milliards d’euros, 3,1% de son PIB. Le gaz a largement sa part de responsabilité dans ces dépenses, puisque la France est contrainte d’importer 98% de sa consommation avec un prix qui continue à croître constamment depuis 2005. Selon l’Agence américaine d’informations énergétiques (EIA), la France recèlerait pas moins de 5.100 milliards de mètres cubes de réserves récupérables de gaz de schiste soit plus de 100 fois sa consommation annuelle. En période de crise, les enjeux économiques sont donc énormes, on peut estimer à 130.000 créations d’emplois en 10 ans pour la France sur ce secteur.

Dans son rapport de 2013 : « Les perspectives énergétiques : un regard vers 2040 », le géant américain des hydrocarbures, Exxon Mobil, se prend à rêver d’une Amérique exportatrice net d’hydrocarbures à l’horizon 2025, impensable il y a encore 10 ans. Ces prévisions, très positives sur le futur énergétique des Etats-Unis seraient, selon l’Agence Américaine d’Information sur l’Energie (AIE), uniquement dûes à l’exploitation du gaz de schiste venu renversé l’équilibre énergétique du pays. Les Etats-Unis atteindront d’ailleurs le premier rang mondial des producteurs d’hydrocarbures à l’horizon 2017, devant l’Arabie-Saoudite, atteignant ainsi une situation de « quasi-autosuffisance » selon les propres termes de l’agence.

Ces propos et rapports restent toutefois très discutables, avec la situation actuelle en Pologne notamment, pays auquel on promettait monts et merveilles avec la plus grande réserve en Europe, une indépendance énergétique rapide et des revenus substantiels dans un rapport de cette même agence AIE. Peu de temps plus tard, c’est « une déception en série en Pologne » que titre les Echos dans un article du 28 mai, ExxonMobil et d’autres compagnies pétrolières ont annoncées leur retrait du pays après des forages décevants. L’Institut géologique polonais, ayant déjà divisé par 2,5 les prévisions faites plus tôt par l’Agence Américaine d’Information sur l’Energie (AIE).  

Peut-on réellement prendre de tels risques environnementaux en se basant sur des perspectives économiques liés à l’exploitation du gaz de schiste qui restent floues ?

Les associations écologistes en tout cas, ne le croient pas au vue des actions menées contre ces grandes compagnies pétrolières pour l’ensemble de leur œuvre, la dernière en date : l’opération « iceclimb », 6 jeunes femmes de Greenpeace ont escaladées le plus haut gratte-ciel d’Europe, The Shard à Londres, qui surplombe les bureaux de Shell pour y déployer une banderole contre l’exploitation des ressources pétrolières en Arctique par le géant hollandais (http://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/video-greenpeace-proteste-contre-shell-en-escaladant-le-shard-de-londres_368080.html). On imagine que des actions toutes aussi efficaces pourraient être menées contre le Gaz de schiste.



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lundi 1 juillet 2013

La Syrie : un enjeu humanitaire au cœur d’une problématique diplomatique et géopolitique :

La Syrie : un enjeu humanitaire au cœur d’une problématique diplomatique et géopolitique :

Bonjour à tous nos lecteurs et bienvenue pour cette nouvelle publication :



Depuis le 15 mars 2011 et des manifestations pacifiques, qui ont rapidement dégénérées en guerre civile opposant le régime de Bachar el-Assad (13 ans de règne) - fils de Hafez el-Assad (30 ans de règne) - et ses opposants, la Syrie est empêtrée dans une grave crise politique et sociale. Il y a 4 jours, les journaux faisaient état de plus de 100 000 morts (majoritairement civils) dans ce conflit armé, 1,4 millions de syriens auraient fui pour les pays voisins.

Bien loin de tous les débats internationaux qui entourent le sujet, un grand nombre d’ONGs sont sur le terrain pour agir sur les répercussions humanitaires de ce conflit. Médecins Sans Frontières (MSF) a d’abord agit au compte goutte, faute d’autorisations. Un an plus tard, MSF agit dans 5 hôpitaux,  avec une forte action mobile également et une présence dans les pays limitrophes pour agir sur les réfugiés du conflit (Irak, Jordanie, Liban et Turquie).  C’est déjà près de 16 000 consultations, 1 500 opérations chirurgicales ou encore, 1 000 accouchements effectués par hôpitaux en 12 mois à peine.  Et parce que les choses ne sont pas déjà assez compliquées, il faut maintenant compter sur une vaste épidémie de rougeole dans le nord du pays (7000 cas), que MSF tente de contenir avec plus de 75 000 enfants vaccinés.  Tout cela avec l’amère impression d’avoir participé à « une goutte d’eau dans l’océan de misère médicale dans laquelle la Syrie est plongée ».


En effet, les ONGs sont bien impuissantes devant l’étendu du travail à effectuer : un conflit extrêmement violent qui s’enlise faute d’accords internationaux. Parce que c’est bien là que réside la seule solution face à la gravité de la situation. Mais les ONGs sont coutumières du fait : crise humanitaire, problématique diplomatique et géopolitique ne font pas bon ménage.


C’est donc un ennemi qu’elles connaissent bien que MSF et les autres ONGs retrouvent dans ce conflit : l’inaction politique. Ça méritait une petite piqûre de rappel, en 1994 en plein génocide rwandais, MSF témoignait : « On n’arrête pas un génocide avec des médecins ». Même si le contexte est différent, le message passé lui, reste d’actualité. 

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