Gaz de schiste : Un « eldorado »
économique qui coûte cher à l’environnement :
Bonjour à tous nos lecteurs et bienvenue pour cette nouvelle publication :
Energie bon marché au risque d’une pollution prolongée, le dilemme tourmente
actuellement plus que jamais pouvoirs publics, industriels, associations de
défense de l’environnement et même consommateurs. C’est en effet le gaz (et
pétrole) de schiste qui fait débat : gaz naturel resté prisonnier de la
roche-mère, extrêmement profonde, entre 1000 et 3000 mètres, il nécessite des
forages horizontaux par fracturation hydraulique, ce qui fait bondir les
écologistes. Si les industriels semblent se donner les moyens de leurs
ambitions en la matière comme le titre Libération dans son article de ce matin
12 juillet : « Gaz de schiste : des lobbys plein d’énergies »,
les écologistes leur donnent du fil à retordre sur le sujet, pour l’instant
soutenus par le gouvernement Ayrault (du moins par Jean-Marc Ayrault lui-même).
A juste titre, si les retombées économiques restent à définir, l’impact
environnemental d’une telle pratique reste inquiétant. De plus, au-delà de l’impact
environnemental direct, ce que les associations écologistes craignent, c’est qu’une
nouvelle ressource fossile « éventuellement » en abondance, ne vienne
encore retarder d’autant une transition vers les énergies renouvelables et
propres tant attendue.
Principale arme d’attaque des pro-gaz de schiste, la crise économique fait
largement sa part de travail, dans une période de croissance nulle, de chômage
croissant et de balance commerciale négative, les perspectives économiques de l’exploitation
du gaz de schiste font tourner la tête de nombreux élus. En 2011, la France a
atteint un niveau de dépenses énergétiques record pour 61,4 milliards d’euros,
3,1% de son PIB. Le gaz a largement sa part de responsabilité dans ces
dépenses, puisque la France est contrainte d’importer 98% de sa consommation
avec un prix qui continue à croître constamment depuis 2005. Selon l’Agence
américaine d’informations énergétiques (EIA), la France recèlerait pas moins de
5.100 milliards de mètres cubes de réserves récupérables de gaz de schiste soit
plus de 100 fois sa consommation annuelle. En période de crise, les enjeux
économiques sont donc énormes, on peut estimer à 130.000 créations d’emplois en
10 ans pour la France sur ce secteur.
Dans son rapport de 2013 : « Les perspectives énergétiques : un regard vers
2040 », le géant américain des hydrocarbures, Exxon Mobil, se prend à rêver
d’une Amérique exportatrice net d’hydrocarbures à l’horizon 2025, impensable il
y a encore 10 ans. Ces prévisions, très positives sur le futur énergétique des
Etats-Unis seraient, selon l’Agence Américaine d’Information sur l’Energie (AIE),
uniquement dûes à l’exploitation du gaz de schiste venu renversé l’équilibre
énergétique du pays. Les Etats-Unis atteindront d’ailleurs le premier rang
mondial des producteurs d’hydrocarbures à l’horizon 2017, devant l’Arabie-Saoudite,
atteignant ainsi une situation de « quasi-autosuffisance » selon les
propres termes de l’agence.
Ces propos et rapports restent toutefois très discutables, avec la
situation actuelle en Pologne notamment, pays auquel on promettait monts et merveilles
avec la plus grande réserve en Europe, une indépendance énergétique rapide et
des revenus substantiels dans un rapport de cette même agence AIE. Peu de temps
plus tard, c’est « une déception en série en Pologne » que titre
les Echos dans un article du 28 mai, ExxonMobil et d’autres compagnies
pétrolières ont annoncées leur retrait du pays après des forages décevants. L’Institut
géologique polonais, ayant déjà divisé par 2,5 les prévisions faites plus tôt
par l’Agence Américaine d’Information sur l’Energie (AIE).
Peut-on réellement prendre de tels risques environnementaux en se basant
sur des perspectives économiques liés à l’exploitation du gaz de schiste qui
restent floues ?
Les associations écologistes en tout cas, ne le croient pas au vue des actions
menées contre ces grandes compagnies pétrolières pour l’ensemble de leur œuvre,
la dernière en date : l’opération « iceclimb », 6 jeunes femmes
de Greenpeace ont escaladées le plus haut gratte-ciel d’Europe, The Shard à
Londres, qui surplombe les bureaux de Shell pour y déployer une banderole
contre l’exploitation des ressources pétrolières en Arctique par le géant hollandais
(http://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/video-greenpeace-proteste-contre-shell-en-escaladant-le-shard-de-londres_368080.html).
On imagine que des actions toutes aussi efficaces pourraient être menées contre
le Gaz de schiste.
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